Avez-vous déjà songé au processus exhaustif pour passer de l’identification d’un besoin dans la communauté à l’offre d’une formation sur mesure pour y répondre? Un travail ardu s’effectue ainsi en arrière-scène à la Formation continue de l’Université de Moncton pour transformer une idée en une formation spécifique. Deux spécialistes en la matière dévoilent ici quelques détails sur le processus de développement de projets à l’aide d’exemples récents.
Tout d’abord, la Formation continue demeure constamment à l’écoute de ses communautés pour détecter ses besoins de formation. « Il y a une certaine veille sur les besoins de la communauté. Dans ce cas-ci, nous avons vu à travers des rencontres publiques et avec la lecture de la presse qu’il y avait des besoins de plus en plus importants au niveau de l’itinérance, de la santé mentale et des dépendances », explique la directrice du développement des affaires et des programmes, Lauriane Laforge.
Des rencontres se sont ensuivies avec la ville de Moncton et des instances gouvernementales pour bien cerner la situation actuelle de l’itinérance dans la région. D’autres réunions ont été tenues avec les agences de services, le Réseau de santé Vitalité et autres personnes qui interviennent auprès de la population itinérante. Le but de toutes ces rencontres était d’identifier des thématiques de formation qui pourraient réellement répondre aux besoins exprimés par les gens en intervention communautaire.
« Un point important à souligner est que la Formation continue développe des programmes basés sur les besoins de nos communautés environnantes et que nous développons des programmes réseau. Nos formations ne sont pas juste offertes à Moncton par exemple. Nous prenons également en considération les besoins exprimés aux campus d’Edmundston et Shippagan, en plus de desservir de nombreuses communautés éloignées », ajoute pour sa part Marie-Frédérique Ouellet, coordonnatrice de la Formation continue et stages. Ceci permet donc de joindre une clientèle plus large, peu importe où elle est située, et de démocratiser l’accès aux formations en français et le partage des connaissances.
« Nous nous adaptons aussi à la clientèle étudiante. Nous pouvons offrir les formations en présentiel, à distance et même sur les lieux de travail. Nous pouvons facilement déplacer nos personnes formatrices », précise Mme Laforge.
Du côté d’un nouveau programme d’anglais intensif, le besoin de formation a tout d’abord été constaté à l’interne. « Nous avons remarqué que beaucoup de nos personnes étudiantes francophones avaient du mal à s’intégrer au milieu du travail du Nouveau-Brunswick où le bilinguisme est important. Nous avons beaucoup de personnes nouvellement arrivées ou des gens originaires de pays francophones qui parlent peu l’anglais. Un milieu de travail bilingue était vraiment un problème pour ces personnes, d’où l’idée de leur offrir une formation intensive en anglais », raconte Mme Laforge.
Et encore une fois, la Formation continue est allée à la rencontre de ses communautés pour bien cerner le programme qui répondrait le mieux aux besoins. Des discussions ont notamment eu lieu avec des employeurs du Nouveau-Brunswick, car l’un des objectifs de ce nouveau programme visait l’amélioration de l’employabilité de la population étudiante. Une formation intensive d’anglais langue seconde de cinq semaines sera maintenant offerte aux sessions de printemps et d’été 2024 en présentiel sur les trois campus de l’Université de Moncton. Elle aura la particularité intéressante de combiner des sessions en classe durant l’avant-midi avec des jumelages en entreprise entreprises en après-midi pour utiliser l’anglais en situations réelles du milieu de travail.
« Le programme contribuera vraiment à promouvoir l’employabilité de nos personnes étudiantes avec la maitrise des deux langues officielles. C’est une superbe opportunité pour notre population étudiante », souligne Marie-Frédérique Ouellet.
De l’idée à l’offre
L’équipe interne à la Formation continue répartie sur les trois campus de l’Université de Moncton effectue également la recherche de fonds auprès de partenaires, l’élaboration d’un plan d’affaires avec analyse approfondie des besoins et autres.
« De son côté, l’équipe de coordination des projets va ensuite mettre en place le projet et suivre toutes les étapes qui vont jusqu’à l’embauche de personnes expertes pour développer la formation et le contenu », ajoute Mme Laforge.
Par exemple, Marie-Frédérique Ouellet a mené le projet pour développer des formations pour répondre aux besoins des infirmières et des infirmiers en soins psychiatriques et en santé mentale. Ceci comprendra bientôt l’offre d’un certificat en santé mentale et problématiques concomitantes, d’un microprogramme en santé mentale et dépendances, d’un microprogramme pour les infirmières et les infirmiers dans les milieux psychiatriques, ainsi qu’un portfolio de formations de perfectionnement professionnel pour les personnes qui œuvrent dans le domaine. Ces occasions de perfectionnement professionnel seront offertes dès l’hiver 2024 et les autres formations suivront au cours de l’année.
Et vous, quels sont vos besoins de formation?
Entreprises, organisations, groupes ou autres peuvent facilement rencontrer les agentes et les agents de développement de la Formation continue pour discuter de leurs besoins de formation. « Il nous fera plaisir de vous entendre », souligne Lauriane Laforge.
La Formation continue peut ainsi offrir des formations sur mesure en perfectionnement professionnel qui peuvent prendre diverses formes comme des ateliers, des microprogrammes, des certificats, etc. « Nous pouvons combiner et mobiliser nos ressources pour satisfaire les besoins de formation et de perfectionnement professionnel. Nous sommes là pour les entreprises et les organismes de la région pour les épauler », conclut Marie-Frédérique Ouellet en mentionnant également que l’équipe peut partager son expertise pour obtenir du financement.